ECRAN DE FUMEE

L’Hadopi, forte de son miraculeux chiffre d’Affaires 2012 de 150 €, s’est mise en tête de se diversifier !
Le P2P n’étant plus un secteur commercialement rentable, pourquoi ne pas se pencher sur le Direct Download ou le streaming ?
En effet, actuellement, le cadre d’Hadopi ne vise que le peer to peer et l’utilisateur final, le voyou, celui qui partage le dernier tube de Rihanna, oui, vous, le méchant criminel !
Sauf que pour cela, il faut vous envoyer un mail pour vous dire que vous êtes un grand délinquant, prouver que c’est bien vous qui avez téléchargé (oui ! une IP n’est pas suffisante pour débusquer l’auteur du larcin… bouh ! c’est pas bien de voler le pain de la bouche des pauvres ayants-droits…). Bref ! Tout cela est bien fastidieux quand on peut s’attaquer aux vilains hébergeurs qui sont forcément très riches puisqu’ils vivent de la publicité sur leur site…
La fermeture, notamment de MegaUpload et, plus proche de nous, Allostreaming ou encore Radioblog, a donné des ailes à l’Hadopi qui a commandé un rapport sur les « moyens de lutte contre le streaming et le téléchargement direct illicites ».
151 pages pour nous expliquer que les habitudes ont changé, les utilisateurs passant du P2P au streaming ou au direct download.
On nous explique qu’avant vous étiez un délinquant avec le P2P mais désormais, vous êtes une innoncente victime, abusée par toutes ces plateformes qui volent le patrimoine culturel détenu par les ayants-droits en incitant les utilisateurs à la contrefaçon à grande échelle en vous apatant par des services complémentaires tout aussi attractifs qu’alléchants.
Cependant, au lieu de s’attaquer au fond du problème pour apporter une solution globale sur la question du téléchargement, le rapport nous détaille que le dispositif judiciaire français actuel est suffisant mais globalement impuissant face à ce « problème » mondial : trop fastidieux pour les ayant-droits de repérer tout les contenus illicites, multiplicité des plateformes de diffusion, pléthore d’intermédiaires « inefficaces » dans le blocage…
Alors pourquoi ne pas lancer une procédure d’alerte visant à clouer au pilori les sites à vocation de « contrefaçon » et refusant de se plier aux demandes de retraits, présenter aux moteurs de recherche la procédure d’alerte de l’autorité publique (mais non judiciaire) pour leur demander le retrait volontaire de leur référencement des sites concernés (cf. Affaire Allostreaming où Google a déréférencé le site sans attendre la décision judiciaire) et pourquoi pas demander aux intermédiaires financiers (comme Paypal par exemple) de couper les vivres avec cette même procédure d’alerte ou encore bloquer les sites via les FAI (modalités évidement à débattre le cas échéant car ampiétant sur la liberté d’entreprendre des FAI et la liberté d’accès à l’information de leurs clients)…
Bon, en clair, tout va bien ? Notre système judiciaire est déjà armé depuis longtemps pour empêcher les criminels du streaming d’agir… Mais alors pourquoi tant de bruit autour d’un rapport qui est donc inutile si tout existe déjà ? Que s’est-il passé entre le 14 et le 15 février, date du rapport ? Précisons que ce rapport n’est qu’un axe de réflexion qui n’apporte pas plus de solutions qu’avant de le lire, si ce n’est certainement un trou supplémentaire dans le budget Hadopi que le contribuable sera ravi de combler après lecture.
Pourquoi certains « anonymous » se lancent-ils à corps et à cri dans un combat contre Hadopi ? Hadopi reste inefficace et facilement contournable…
Certains auraient-ils un intérêt particulier à ce que d’autres se lancent dans cette lutte inutile ? Pourquoi se lancer dans un spamming des députés alors qu’aucune loi ou nouvelle mesure n’est en projet ? Pourquoi ne pas s’attaquer à des problèmes de fonds tels que la neutralité du net, le respect de la vie privée, la liberté d’expression où un réel travail de fond d’éducation de la population est à réaliser ?
Malheureusement, ce type d’actions n’aura comme conséquence que la décrédibilisation du mouvement Anonymous, l’incompréhension des actions du mouvement par la population mais surtout risquera de servir d’écran de fumée pour laisser la place à de réelles menaces sur les libertés.
Un Poney Anonyme

Pony always Win