Méfiez-vous des idéologues !

church-of-scientology-dallas-opening-david-miscavige

« Idéologie netocratique », l’expression est lâchée !

    Nos lecteurs de VoX auront sans doute remarqué que nous ne cessons de rappeler la dangerosité des idéologies à visée dominante. Alors quand nous lisons « Un netocrate participe à l’élaboration et à la mise en œuvre de l’idéologie netocratique », nous faisons un bond sur notre chaise.

Qu’est-ce qu’une idéologie ?
Une idéologie c’est d’abord un certain type de discours qui s’inscrit autour d’une ou de plusieurs idées principales. Mais au-delà du discours, c’est avant tout un mode de pensée, une idéologie posant une série de critères qui servent de normes. Pour prendre une analogie simple, une idéologie est à la pensée ce qu’un parti est à la politique. Autrement dit, adhérer à une idéologie, c’est exclure les autres modes de pensées possibles. Une idéologie est exclusive, elle est un véritable système autonome. Bien entendu, vous pourrez souligner que tout système de pensée est une idéologie, et qu’il est dès lors impossible de penser sans idéologie. C’est vrai. Mais ce que nous appelons plus spécifiquement une idéologie c’est encore une fois son caractère exclusif, sa nature à se propager, à devenir pensée dominante. L’adhésion à une idéologie, c’est l’enfermer dans un système de pensée, c’est une plongée dans un profond sommeil.

    Il est toujours plus confortable de se cloisonner dans un type de pensée qui a déjà été prémâchée par nos pairs, mais il y a dès lors réduction de son champ de vision et perte d’un véritable point de vue. Se cloisonner dans des normes de pensées, c’est se refuser toute nuance et toute adaptabilité avec le réel. Or, une pensée sans nuance est une pensée morte. Un conseil, préférez toujours le bariolé à l’uniforme et au terne.

    Qu’importe le contenu de l’idéologie quand celles-ci sont exclusives : les idéologies les plus nobles peuvent dans certains extrêmes emprunter le visage du bourreau. On le voit d’ailleurs très bien dans l’histoire des révolutions : les révolutions populaires les plus légitimes partent généralement sous la volonté d’une plus grande égalité, de la demande collective et légitime d’une véritable justice et d’une liberté concrète pour les individus. Or, quand ces révolutions aboutissent, on voit souvent les révolutionnaires d’autrefois prendre la place de l’ancien tyran, caricaturant les principes révolutionnaires d’origine pour, au final, les trahir complètement. Prenons un exemple d’après notre histoire : Robespierre, au nom des inspirations révolutionnaires que sont l’égalité et la justice, n’a cessé durant la Terreur (mars 1793-juil 1794, d’où le nom) de trancher la tête non seulement de ses adversaires, mais aussi de ses propres partisans et amis. Question justice et égalité on pouvait faire mieux, non ? Encore une fois, nous sommes dans un rapport de domination des uns sur les autres, via notamment des idéologies qui sont les propagandes de ses aspirants dominants.

    Les idéologues sont les évangélistes des idéologies. Ce sont eux qui forment les idéologies puis qui les propagent comme une sainte parole. Car oui, une idéologie, quand elle a ses maîtres et ses disciples, quand elle pose des mœurs et des valeurs, et quand elle vise un certain empire, est une religion. C’est pour cette raison que pour parler de l’idéologie netocratique qui se caractérise, entre autres, par la transparence et par l’information, nous parlerons de culte de la transparence et de culte de l’information. Pourquoi parler de cultes, de religion ? Parce que si vous tentez de remettre en cause l’un de ces principes, vous devenez un impie, un mécréant qui doit être combattu sans considération aucune. Difficile de débattre avec un idéologue sans que cela dégénère, c’est là encore un bon moyen de les identifier.

Laisser un commentaire