Quand une entreprise française vend ses services au régime syrien

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Mercredi 25 juillet 2012, la ligue des Droits de l’Homme (LDH) et la Fédération internationale des Droits de l’Homme (FIDH) portent plainte contre Qosmos, entreprise française de cybersécurité, pour avoir vendu ses produits au régime syrien. Les logiciels de Qosmos auraient permis au régime d’identifier, et donc d’arrêter (et sans doute de torturer puis tuer) des rebelles syriens. Cette affaire d’entreprise française qui vend ses services à des dictatures n’est pas isolée, et elle rejoint le scandale de l’affaire Amesys, entreprise ayant vendu des fournitures et des outils de surveillance au régime de Kadhafi(pour plus d’infos sur l’affaire Amesys, voir cet article de Reflets.info : http://reflets.info/amesys-et-la-torture-en-libye-la-justice-sen-mele-et-apres/ ).

L’affaire Qosmos avait déjà fait du bruit depuis son entrée en bourse et ses liens officieux avec des pays pas très exemplaires (voir encore cet article de Reflet datant de novembre 2011 et revenant sur la problématique du DPI : http://reflets.info/qosmos-accelererait-sa-presence-en-asie-et-aux-etats-unis-ben-tu-metonnes/ ).

Qosmos se présente ainsi sur son site officiel : « Qosmos fournit une technologie d’Intelligence Réseau qui identifie et analyse en temps réel les données qui transitent sur les réseaux », comprenez par là que Qosmos développe des logiciels permettant d’identifier un internaute et de tracer ses activités.

Voilà un tragique exemple de l’utilisation de systèmes de surveillance massif qu’on nous fait croire avoir été conçu pour notre propre sécurité (nous pensons en ce cas précis au développement actuel d’INDECT). Qu’on se le dise, la sécurité est à double tranchant ; les dispositifs de surveillance ultra sophistiqués conçus par des sociétés privées loin de protéger une population sont davantage utilisés dans un souci de contrôle, voire d’asservissement et d’oppression dans les pays comme la Syrie.