Nous sommes Anonymous
Nous avons remarqué que parmi les personnes se revendiquant d’Anonymous, un certain nombre tend à mener des actions contre la pédophilie et la pédo-pornographie. Si ces actions partent d’un principe louable et poursuivent un but conforme à l’esprit d’Anonymous, il faut toutefois mettre en garde les personnes qui les font de certains éléments.
En effet, non seulement le travail effectué est risqué, mais en plus il est contre-productif car il sape le travail de police existant, et les preuves accumulées sont pour la grande majorité irrecevables. Il existe en droit un principe dit de loyauté de la preuve, et une preuve obtenue frauduleusement ne pourra pas être utilisée devant un tribunal, d’autant plus qu’en l’espèce l’obtention des preuves par hack est punie, ici, de 2 ans d’emprisonnement et de 30 000 € d’amende (on tombe sous le coup de l’article 323-1 du code pénal).
Cette irrecevabilité est en fait tout à fait normale : seul un agent assermenté peut accéder à ce type de données privées pour éviter une quelconque falsification des preuves. Ce principe de loyauté se retrouve dans la plupart des droit pénaux dans le monde, sous une forme ou une autre. C’est pour cela que la grande opération anti-pédophilie soutenue par Anonymous au Brésil s’est soldée par un échec, les preuves étant inutilisables par la police.
En outre, si la police était déjà sur ces réseaux en train de recueillir des preuves, le travail effectué est ruiné puisque les réseaux ainsi découverts se ferment ou sont désertés par les pédophiles sans que les membres puissent être poursuivis. Les membres se retrouvent sur d’autres réseaux et la police doit à nouveau recommencer son travail, en repartant de zéro. Les pédophiles sont meilleurs en sécurité que les Anons il faut croire…
Il existe ensuite un autre risque. En effet, les données publiées peuvent se révéler fausses, ou une erreur peut être commise. Cela abouti alors à l’accusation sur la place publique de pédophilie pour un individu innocent.
De toute façon, tout le monde est innocent jusqu’à un jugement le déclarant coupable. Cet élément de la présomption d’innocence se retrouve aussi dans tous les droits pénaux (même en Chine ou en Corée du Nord, bien que cet élément reste là-bas théorique).
On risque alors de ruiner la vie d’innocents. Oui, ruiner ! L’affaire d’Outreaux en est un parfait exemple, puisqu’on a vu des personnes accusées à tord de pédophilie se suicider). Sans compter le fait que la publication de telles données personnelles, avec, en sus, une accusation, relève d’une atteinte à la vie privée, et même de la diffamation. Et encore une fois, ces délits existent sous une forme ou une autre partout dans le monde.
Il y a encore un autre élément, plus théorique celui-ci : ce n’est pas aux Anons de se substituer à la police.
Nous ne sommes pas des super-héros ! Notre rôle est plutôt d’informer, de saisir l’opinion publique et la presse. C’est ce qui se passe avec la scientologie, c’est ce qui s’est passé avec ACTA.
Le Dox apparaît justifié dans certains cas, par exemple pour les délits financiers quand la justice ne peut rien faire ou que les éléments injustes sont légaux.
Mais, ici, le risque est grand, aussi bien pour les acteurs de l’opération que pour les cibles potentielles et même les personnes que l’on essaie d’aider.
Signaler le réseau suffit généralement à déclencher l’action des services policiers. Publier les données personnelles des pédophiles, c’est généralement ruiner l’enquête et donc risquer qu’ils fassent d’autres victimes !
Anonymous se bat avant tout pour la liberté des peuples et la liberté d’expression.
Notre combat quotidien doit être utile à cette lutte.
Le combat contre la pédophile n’est pas du domaine d’Anonymous et toute action menée risque même l’effet inverse de l’objectif intialement escompté !
Nous sommes Anonymous
Nous sommes légion
Nous ne pardonnons pas
Nous n’oublions pas
Redoutez-nous