Ikea : démonstration de l’entreprise de demain ?

Jeudi 5 juillet, le siège d’Ikea France, dans les Yvelines, est perquisitionné pour l’enquête suspectant la grande chaine de surveillance illégale de son personnel.
Remontons quelques mois en arrière. En février de cette année, le Canard enchaîné révèle un lien étroit entre la société d’ameublement et des sociétés de sécurité privées leur assurant un accès à des informations du STIC (fichiers de police : Système de Traitement des Infractions Constatées). Lors de certaines embauches, Ikea pouvait demander la vérification du casier judiciaire de son potentiel futur salarié. De façon plus globale, Ikea use de diverses méthodes pour espionner ses salariés : utilisation abusive des caméras de surveillance, interception illégale de mail personnel, regroupement d’informations privées via des entretiens ou des discussions semblent-ils banals… L’un des objectifs de cette surveillance consiste notamment à écarter les syndiqués ou tout mouvement contestataire. De plus, c’est une grave atteinte à la vie privée et cela engendre une pression insoutenable pour le salarié qu’il soit au travail ou en dehors. Les effets directs sont notamment la souffrance au travail, accentué par l’impossibilité d’en parler (de peur que sa hiérarchie ne l’apprenne).
Ne nous méprenons pas, ce type de surveillance est une pratique loin d’être marginal dans les entreprises, et il est bien souvent difficile d’apporter des preuves concrètes. Espérons que la présente enquête suive correctement son cours afin de condamner une fois pour toutes cette dérive.
Nous profitons de cette information pour vous annoncer que le prochain numéro de VOX sera pourvu d’un grand dossier sur la surveillance (dont l’espionnage des employés dans les entreprises).